Accueil Blog mode vintage » 2020 : Année Chaotique PARTIE I

2020 : Année Chaotique PARTIE I

 

Trouble anxio-déressif psychologue harcelement travail épuisement burn out

 

MES TROUBLES ANXIO DEPRESSIFS ET MON BURN OUT

 

Après de longs mois d’absence sur le blog je reprends ma plume pour vous parler aujourd’hui à cœur ouvert. Finalement je n’ai toujours ici abordé que des thèmes assez futiles et légers mais peut-être bien qu’il est temps que ça change. Peut-être bien qu’après ces derniers mois, après cette crise sanitaire, à l’aube de mes 30 ans je vais enfin ouvrir mon cœur, lâcher prise, vous parler. Vous raconter.

Cet article sera donc le premier d’une longue série d’articles salvateurs que je vais publier ici. Déjà car je ressens très profondément le besoin de vous parler, de vous raconter ce que j’ai vécu, de m’ouvrir à vous avec toute l’honnêteté qui a pu me faire défaut par le passé, mais aussi parce que, égoïstement, j’espère trouver parmi vous des frères et sœurs de désarroi. Des personnes qui pourraient se reconnaître dans mes histoires, dans mes angoisses, mes doutes, mes peines. Qu’on soit moins seuls, qu’on puisse s’aider et se soutenir, discuter entre nous. L’espace commentaire vous est dédié si l’envie vous prend de me raconter aussi vos vies <3

 

La dépression, où plutôt « trouble anxio-dépressif » comme l’ont écrit mon médecin généraliste et ma psychologue à la médecine du travail.

La première fois que des professionnels de la santé parlent de vous en ces termes ça fout un coup. On a beau savoir qu’on débloque complet, ça devient réel quand les mots sont prononcés.

Comment j’en suis arrivée là ?

Le 11 mai 2020 (ouai pile le jour du déconfinement) je me suis fait pirater mon compte Facebook et Instagram. 7 ans de travail acharné, d’abnégation, de week-end sacrifiés, de vacances transformées en marathon photos pour tout perdre en 1 seconde.

Un piratage à l’autre bout du globe, 1500€ de fraude sur ma carte bleue et s’en était fini de Charlie. Terminé le business, les photos, les heures de taff à retoucher, les partenariats, envolée la communauté, bye bye ma vie et mon job d’influençeuse.

 

Mais quelle femme superficielle me direz-vous ?

Oui c’est tout à fait ça.

Comment perdre mon identité digitale pouvait être un drame si profond ?

Je me suis sentie non pas triste, chafouine ou énervée. Non. Je me suis sentie anéantie, assassinée, tuée.

On avait tué Charlie et le problème c’est que ça faisait quelques années que Charlie vivait avant Charlène. Alors quand Charlie a disparu du jour au lendemain Charlène n’a plus du tout su comment gérer ça. Charlène n’existait plus depuis un bon bout de temps. Charlène ne savait plus vraiment qui elle était. Ce qu’elle aimait, ce qu’elle voulait. Plus de repères, de but, d’objectif, d’envie. Une confusion générale pour quasiment tout. Un goût d’accablement et de prostration dans la gorge.

La première semaine de la perte de mon compte Facebook et Instagram a été la plus éprouvante physiquement : je ne me lavais plus, ne mangeais plus, pleurais du matin au soir, je ne dormais plus.

Absolument plus rien n’avait de goût, de valeurs ou d’intérêt. J’avais perdu toute raison de me lever le matin. Je vivais toutes les étapes du deuil : Choc, déni, colère, … Spoiler alerte,  je n’ai jamais réussi à passer le cap de l’acceptation. Je ne saurais vous dire où j’en serais aujourd’hui si un mois et demi après je n’avais pas réussi à récupérer mes comptes.

Rapidement j’ai donc consulté un médecin et demandé, sur les conseils de mon compagnon et de mes amies proches, d’être suivie par une psychologue. D’autant plus que la même semaine une personne de ma famille a mis fin à ses jours. Je n’allais pas pouvoir encaisser toute seule. Il était urgent, très urgent, que ma détresse soit prise en charge par un professionnel. Je ne voulais pas l’infliger à mon copain et je réalisai que je ne pourrais, de toute manière, jamais m’en sortir seule.

Et bien que des médicaments m’aient également été prescrits, je ne voulu pas rentrer dans une dépendance à ces derniers afin d’éviter de tomber dans la facilité. S’assommer physiquement ne règle jamais les problèmes sur le long terme. Pour traiter ce qui se passe dans la tête, à un moment où un autre, il faut se confronter aux choses, y faire face.

Je n’avais pas les clefs, pas les repères, je voyais flou, je remettais en question toute ma vie, entamant une longue descente aux enfers émotionnelle, allant jusqu’à déterrer des traumatismes de l’enfance que je croyais soignés depuis longtemps (pression de la réussite, harcèlement scolaire, violence,…) .

Cet événement n’a en fait été qu’une goutte d’eau qui a fait déborder un vase déjà bien rempli d’années de frustrations et d’accumulations de traumas. Des années pendant lesquelles je m’étais voilée la face et pendant lesquelles j’avais vécu dans un mensonge permanent sur qui j’étais. Trop de choses ont explosé  en l’espace de quelques jours et je n’avais pas les clefs pour ouvrir les portes des placards et ranger tout ce bordel.

Je suis intimement convaincue que la thérapie m’a faite beaucoup de bien, mais surtout qu’elle est encore aujourd’hui la clef de ma reconstruction. Je ne vois pas comment je pourrais faire aujourd’hui sans, réalisant d’ailleurs à quel point j’en aurais eu besoin par le passé.

 

Cette thérapie à aussi été l’occasion pour moi de faire face à une violente réalité. Si j’avais accordé autant d’importance à mon avatar 2.0 et ma vie virtuelle c’est parce que pas mal de choses n’allaient pas n’ont plus dans ma vie IRL.

Le Burn Out est arrivé.

J’ai en fait compensé bêtement avec Instagram ces derniers mois en pensant que cela allait suffire à panser mes plaies mais pas du tout. Il y a des réalités qu’il faut affronter, dont il faut parler et qu’on ne doit plus accepter.

Depuis janvier je vivais un enfer au travail. Tant sur le plan humain que professionnel cette expérience fut de loin la pire de ma vie. Entre management par la peur, dictature insensée, omission d’informations, mensonges, brimades et harcèlement moral j’ai aussi été confrontée à des situations de harcèlement sexuel  d’une rare violence qui concernaient des collègues, et je me sentais complètement incapable d’agir. Prise au piège dans un CDI inutile, vain, à des kilomètres de ce qu’on m’avait vendu le jour de mon entretien et qui m’oppressait chaque jour un peu plus, je vivais sous pression. Je vivais la peur au ventre continuellement que ma PDG n’entre dans le bureau ou qu’elle invente encore une folie pour me faire perdre du temps de travail (me fournir des to do list dignes d’une stagiaire de 3ème,…), pour me surveiller (installation abusive de caméras dans le bureau, obligation de travailler porte ouverte,…), pour me dévaloriser (en montant les collègues les unes contre les autres, en nous enlevant des missions sans raison et en les réattribuant à des stagiaires, en lançant des remarques acerbes sur nos soit disant incompétences alors qu’elle même ne savait pas mettre un sticker sur une story Instagram…).

Je rentrais le soir en colère, fatiguée et je racontais ma journée à mon copain qui n’en pouvait plus de devoir réparer les pots cassés chaque soir. J’étais sur les nerfs du matin au soir à devoir travailler pour un employeur que je méprisais, que je trouvais incompétent à tous les niveaux, et parallèlement je m’en voulais également beaucoup à moi-même d’avoir quitté le freelance, un statut qui en réalité me convenait plutôt très bien, uniquement parce que j’étais attirée par l’appât du CDI rangé qui allait rendre plus « stable » ma vie pro.

J’en ferais surement un article plus détaillé prochainement car il est pour moi important d’accorder un vrai article à cette situation terrible qu’est le harcèlement au travail. Je rentrerais dans les détails sans jamais mentionner mon employeur par ailleurs car je ne souhaite pas avoir de plaintes sur le dos.

Vous pouvez toujours tenter de découvrir de qui il s’agit mais sachez que je n’ai jamais mentionné son nom depuis janvier une seule fois sur Instagram. Le jour de ma prise de poste j’ai tout de suite compris qu’un truc clochait dans cette entreprise. Par mesure de précaution et dans le doute je m’étais donc promise de ne jamais dévoiler son nom sur les réseaux sociaux et je pense avoir plutôt bien fait. Même si je pense que beaucoup tomberaient de haut. Ce milieu des RS et de l’influence est bel et bien pourri jusqu’à l’os…

 

Le problème c’est qu’en ne vous en parlant pas pendant des mois. En faisant semblant sur Instagram que tout allait bien, je me voilais la face. J’esquivais le problème de fond en reportant tout le positif uniquement sur mon compte Instagram. Je cachais la partie détestable de ma vie qui ne me rendait pas heureuse faute de réussir à la surmonter et je me plongeais dans mon Insta pour survivre.

Ma vie n’avait donc rien du tout d’équilibrée.

On comprend facilement maintenant pourquoi tout s’est écroulé quand mon compte Insta a disparu du jour au lendemain. Instagram était le truc qui faisait que je trouvais encore la force le matin de me lever pour affronter une nouvelle journée ma patronne hystérique, Instagram me tenait debout et m’insufflait la force et l’espoir de supporter ma semaine dans l’attente d’un week-end riche en création et en travail stimulant. Une fois mon compte piraté, c’est tout mon socle qui s’est écroulé. Le château de carte s’est envolé.

 

J’ai été mise en arrêt de travail forcé immédiatement parce que je ne pouvais plus aller travailler. Je ne pouvais plus lui faire face. Je pense qu’elle m’aurait dévorée toute crue si j’avais du me rendre au travail à cette période. J’étais dans un tel état de fragilité émotionnelle et psychologique que j’ai immédiatement compris que je ne devais plus jamais de ma vie mettre les pieds dans cette entreprise. J’avais vu les dégâts sur ma collègue qui était là-bas depuis 8 mois (perte de confiance, anorexie, dépression,…) et je ne voulais pas que ça s’envenime autant que pour elle. Plus que jamais je devais accepter cet échec professionnel, accepter de m’être trompée en rejoignant cette boite, accepter que je n’étais pas plus forte qu’une autre et que je n’allais pas tenir sur le long terme.

Je devais accepter de juste tout arrêter et passer à autre chose. Ma belle réussite professionnelle ne passerait pas par cette entreprise, j’allais juste y laisser du temps, de l’énergie et de la santé mentale pour RIEN.

Pendant près d’un mois et demi j’ai donc passé du temps à ne rien faire.

Végéter, attendre, patienter, pleurer, cogiter. Un temps de pause imposé, non désiré . Mise à l’arrêt malgré moi.

J’ai découvert au travers de mes séances que j’étais surtout une anxieuse chronique et de longue date avant d’être une dépressive depuis peu. Mon anxiété, ma peur du vide, du silence, de l’inaction, du rien, de la mort, de tout,… Tout ça je l’avais en moi depuis le début mais j’avais toujours réussi à le cacher, à faire illusion à en faire un non problème.

Là j’y étais confrontée de plein fouet et j’allais devoir m’y coller. Maintenant que je ne contrôlais plus rien dans ma vie, là, maintenant, ça serait le moment parfait pour « aller mieux », se « réparer », « mieux se comprendre », « trouver des solutions aux problèmes ».

J’ai, à l’heure actuelle où j’écris ces lignes, déjà fait un gros travail sur tout ça. Compris beaucoup de choses et mis en place plein de trucs chouettes avec ma psy pour pouvoir avancer doucement et mieux appréhender mes angoisses quotidiennes et/ou les crises. Mais même si je suis déjà très fière de moi d’avoir réussi à surmonter le plus dur, d’avoir trouver des premières solutions immédiates pour régler les urgences psychologiques du moment,  je sais très bien que j’ai encore du travail à faire sur moi-même pour aller vraiment mieux et enfin être heureuse de vivre.

Je vais devoir régler les choses une par une, ne plus laisser des situations s’envenimer et pourrir mon existence, lâcher prise, prendre du temps pour moi qui ne soit pas dédié exclusivement à Instagram. Me recentrer sur mes vraies valeurs, sur les choses vraiment importantes, penser à me construire de plein de façons différentes sans tout miser sur un seul cheval. Honorer ma complexité et mes différentes facettes. Ne pas en avoir peur. Faire preuve d’honnêteté, être humble, accepter d’avoir échouer pour accepter plus tard de réussir ! 😉

 

Je vais devoir m’assouplir, combattre mes peurs en mettant à profit mes talents et ma créativité, apprendre à aimer vivre et être capable de le montrer aux autres.

J’ai hâte de rencontrer cette femme là. Pas vous ?

Et si ligne après ligne on la laissait s’inviter à la maison 😉

 

 

Merci pour cette lecture … <3

 

TOUS LES ARTICLES OU JE COGITE PAR ICI

EN SAVOIR PLUS SUR LES DIFFERENTS TROUBLES DEPRESSIFS ICI 

EN SAVOIR PLUS SUR L’ANXIETE

 

 

troubles anxio-dépressifs troubles anxio-dépressifs troubles anxio-dépressifs troubles anxio-dépressifs troubles anxio-dépressifs troubles anxio-dépressifs troubles anxio-dépressifs troubles anxio-dépressifs troubles anxio-dépressifs troubles anxio-dépressifs troubles anxio-dépressifs troubles anxio-dépressifs troubles anxio-dépressifs

Laisser un commentaire

Vintage Blog Créé avec amour à Paris par Charlie


Looking for Something?